logo 1
logo 2
logo 3
logo 4

Laurence Barclay Ramsay

75th Bn CEF

Cliquez ici pour agrandir la photo

      Roberta Ramsay adorait Clarence, son grand frère, qui jouait souvent avec elle. Il la faisait sauter sur ses genoux, la promenait sur son dos ou à quatre pattes et elles poussait des cris de joie. Parfois elle l’écoutait plus sagement jouer du piano. En février 1916 ses visites s’espacèrent, le grand frère qui était étudiant au Harbord Street College Institute s’était engagé. Il avait à peine 18 ans (né le 28 novembre 1897 à Markham, Ontario).

      Dans son journal il note à la date du samedi 8 octobre qu’il est sorti pour la première fois avec Gertrude Curtis et qu’il sont allés au Madison Theatre et le lendemain : « Ma permission se termine aujourd’hui. Je quitte ma maison une dernière fois pour partir à la guerre. » Et puis ce fut le départ, les adieux à la gare, les parents qui revinrent avec des larmes pleins les yeux. Roberta ne revit plus jamais ce grand frère qu’elle aimait tant.

      En quittant Toronto qui avait été son unique horizon jusqu’alors, Lawrence découvrit son pays, Halifax et la mer. Il embarqua le  26 octobre sur le SS Mauretania et toucha Liverpool le 31. Il gagna ensuite le camp d’entraînement de Bramshott (West Sussex) et profita d’une permission pour découvrir Londres et ses spectacles. Ensuite ce fut la France et le débarquement au Havre le 6 décembre.

      Versé comme renfort au 75th CEF Bn, Lauwrence reçut son baptême du feu près de Vimy le 6 février 1917 et au cours de l’attaque  du 1er mars à Vimy il fut touché. La balle qui aurait dû lui transpercer le cœur fut déviée par la petite bible qu’il portait dans sa poche. Elle se logea dans l’épaule et lui causa une fine blessure avec évacuation et convalescence en Angleterre. Ce type de blessure était appelée  « blighty » par les combattants. Lawrence était issu d’une famille très pieuse et il était lui-même très croyant, nul doute qu’il vit là un signe. Cette bible de poche avec la marque de la balle est précieusement conservée par sa famille. En décembre 1917 il était de retour en France.

      Le 75th Bn  participa à la bataille d’Amiens avec en particulier l’attaque du Quesnel le 9 août 1918 où les pertes s’élevèrent à 11 officiers et 125 hommes hors de combat. Après cette dure journée le 75th Bn connut une période de calme relatif avec quelques déplacements entre Beaucourt et Méharicourt agrémentés de moments de détente comme le 12 avec un repas chaud et du thé ou le 14 avec l’ouverture d’une petite cantine dans un bois et un bain dans des installations construites par les Allemands

      Le 20 août le bataillon reçut l’ordre d’aller relever le 54th Bn dans le sous-secteur droit de Chilly. Cette relève s’effectua sans incident et vers minuit la compagnie « C » avait pris position en bordure du village sur l’ancienne ligne de défense allemande qui datait de 1914. Elle était constituée d’un ensemble de tranchées et d’abris en très bon état.

      Le 22 août s’annonçait une belle journée, dégagée et chaude. Le calme fut interrompu soudainement par un violent bombardement. A la compagnie « C » on releva cinq blessés et deux tués : le corps de Clarence fut retrouvé par son meilleur ami James Oakley. Ce fut lui qui trouva à l’intérieur de son casque cette lettre d’adieu

Aux Armées, 1918

 

Ma chère mère

 

Je souhaite te laisser cet ultime adieu au cas où je tomberais au combat. J’ai affronté le danger bien des fois et le Seigneur m’a épargné mais il se peut qu’il m’appelle à lui dans sa gloire.

J’ai essayé avec son aide de résister aux terribles tentations en Angleterre et en France et je crois que ça n’a pas été en vain. Je pense être un aussi bon garçon quand j’écris ceci que lorsqu’il y a bien longtemps j’ai quitté mon foyer chéri.

Maintenant mère je peux vous affirmer du fond du coeur que je n’ai jamais été effrayé d’aller au front apporter mon soutien aux lignes britanniques ou d’affronter les Allemands.

Mère, n’aie pas trop de chagrin à cause de moi bien que je sache qu’il est difficile de perdre un garçon sur ce lointain champ de bataille en France. A la grâce de Dieu. Et toi papa ne perd pas courage car il y a encore les petites et je sais qu’elles ont encore besoin de tous tes soins. Puissent-elles toujours se souvenir de leur grand frère qui a fait ce que le monde appelle le sacrifice suprême.

Vous savez que je vous aime de tout mon coeur, que Dieu soit avec vous jusqu’à ce que nous nous retrouvions.

 

Laurence

 

Cliquez ici pour agrandir la photo

Laurence Ramsay repose dans Hillside Cemetery au Quesnel.

 

En mai 2002 ses nièces, les filles de la petite Roberta qui l’aimait tant, firent un pèlerinage en France. Elles déposèrent sur sa tombe une poignée de terre du Canada.

Sources :

Archives familiales Mary Pape
War Diary 75th CEF Bn 

Pour toute information ou contact  pilot2@tiscali.fr