Né le 23 septembre 1895 à New Bedford dans le Massachusetts, il travailla avec son père comme vendeur après ses études. Impatient de jouer un rôle dans un conflit auquel son pays ne participait pas encore, il s’engagea dans l’American Field Service (ambulances) le 26 février 1916 et connut alors les champs de bataille de la Somme et de Verdun. Il servit dans les Balkans entre octobre 1916 et mai 1917 et y gagna la croix de guerre. De retour en France il s’engagea dans l’aviation le 21 mai 1917 et fut breveté le 20 septembre avant de rejoindre le 18 décembre de cette même année la Spad 3, la célèbre escadrille des cigognes. D’abord caporal puis sergent, les USA lui offrit le grade de sous-lieutenant mais il préféra rester dans une escadrille française.
« Ses qualités principales étaient celles que possèdent tous les vrais héros : il était calme, modeste et taciturne quand il était au sol mais fougueux, intrépide et indomptable dans les airs » pouvait-on lire dans sa notice nécrologique publiée dans Chicago Daily News.
Le 19 février 1918 Baylies abattait un biplace qui inaugurait une série de 12 victoires dont la plupart furent remportées dans le ciel du Santerre. Le 11 avril il descendit un biplace à Mesnil-Saint-Georges et le lendemain mit en flammes un avion d’observation au sud de Moreuil. Le mois de mai fut particulièrement riche de succès : le 2 un Rumpler C à Assainvillers constituait sa 6e victoire alors qu’il revenait de patrouille avec Bozon-Verduraz et le 3 accompagné du Mdl Dubonnet c’était un biplace qui s’écrasait près de Montdidier (Leutnant Willi Karbe et Erich Meuche Fl Abt. 245). Poursuivant sur sa lancée il abattait un Halberstadt C le 9 dans le secteur Braches-Gratibus et récidivait le 10 avec un biplace à Montdidier. La fin mai fut l’apothéose avec le 28 un avion d’observation à Courtemanches, une 11e victoire à Etelfay le 29 et la 12e et dernière le 31 à Montdidier. A ce tableau de chasse impressionnant s’ajoutent 5 victoires probables.
« Sa tactique était simple » écrivait un camarade « extrêmement simple. Quand il apercevait un ennemi il fonçait et peu importe le nombre des ennemis où la distance qui le séparait de nos lignes ».
Le 17 juin 1918 il décolla avec le Mdl Dubonnet et le sergent Macari. L’avion de Baylies était plus rapide et il distança rapidement ses coéquipiers. Vers Montdidier il rencontra une formation de trois Fokker Dr1 qu’il affronta sans hésitation. Il manœuvra pour se retrouver dans la queue des trois appareils mais un quatrième avion caché dans les nuages veillait à cette éventualité et couvrait ses équipiers. Ce fut lui qui ouvrit le feu sur l’appareil de Baylies qui fut touché malgré des tentatives d’esquive. Son avion plongea vers le sol en lâchant une traînée de fumée. Il s’écrasa entre les lignes dans le secteur de Rollot.
Le lieutnant Wilhem Rienau de la Jasta 19, vainqueur de Frank Baylies, assis sur le fuselage zébré qui était la marque de reconnaissance de son appareil Fokker Dr1 (photos http://www.fokkerdri.com/504_17.htm) |
Les mécaniciens de Rienau devant le Fokker dont ils avaient la charge sur l’aérodrome de Balâtres au printemps 1918. |
Le 6 juillet un avion allemand lâchait un message lesté : « Le pilote Baylies a été inhumé avec tous les honneurs dus à un héros ». Son corps fut inhumé dans le cimetière de Courcelles-Epayelles avant de rejoindre en 1927 le mémorial de l’escadrille Lafayette à Villeneuve-l’Etang près de Paris. Une place de sa ville natale porte désormais le nom de Frank Baylies qui en une courte période avait réussi à s’élever au rang d’as de l’aviation et arborait la légion d’honneur, la croix de guerre avec sept palmes et la médaille militaire. |
John Guttman . SPAD XII/XIII Aces of World War 1. Osprey Aircraft of the aces 47
James W.D.Seymour, ed. Memorial Volume of the American Field
Service in France.
Boston: American Field Service, 1921.
www.ku.edu/~libsite/wwi-www/AFShist/MemTC.htm
© Santerre 14-18 2004