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Le lieutenant aviateur
Charles Boudoux d’Hautefeuille

Un monument commémoratif qui a subit les affres du temps rappelle sur la route de Courtemanche à Montdidier le sacrifice d’un aviateur du Santerre : le lieutenant Marie, Auguste, Joseph, Charles Boudoux d’Hautefeuille né le 27 août 1890 et originaire de Hangard.

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Monument à la mémoire
du Lieutenant d’Hautefeuille
en bordure de la route de
Courtemanche à Montdidier

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La croix a été victime d’un engin agricole.
Un projet de restauration est en cours.

Classiquement il effectua son service militaire dans la cavalerie et fut incorporé au 9e Régiment de Cuirassiers d’octobre 1911 à novembre 1913 mais plus surprenant il en sortit maréchal des logis alors que ses pairs suivaient d’ordinaire une école d’officiers. Rappelé le 2 août 1914, il rejoignit cette unité où il fut promu sous-lieutenant à titre temporaire en 1915. A cette époque il s’était déjà distingué à plusieurs reprises alors qu’il commandait un peloton de mitrailleurs.

Comme tant d’autres, déçu et lassé par le rôle dévolu à la cavalerie, il demanda son affectation dans l’aviation. Cette arme nouvelle formait une espèce d’élite chevaleresque et « sportive » dont les exploits des premiers as commençaient à remplir les colonnes des journaux. Le 12 août 1915 il intégrait l’école de pilotage d’Ambérieux d’où il sortait breveté deux mois plus tard avec des appréciations élogieuses.

Il fut d’abord affecté à l’escadrille V 84 qui opérait avec l’armée d’Orient à Salonique et prit part à de nombreux bombardements : Strounitza, Monastir, Pazarly, Petrich, Valodie, Bodgana, Bogoradassa … Ces nombreuses missions lui valurent une citation à l’ordre de l’Armée d’Orient le 12 avril 1916 et la croix de guerre.

De retour en France en juillet 1916 il passa quelques jours de permission (la seule semble-t-il) avant de rejoindre l’escadrille Spad 77. il passa alors sur sa demande de la réserve à l’active et fut nommé sous-lieutenant à titre définitif le 16 février 1917. Commence alors pour lui une période faste au cours de laquelle il se distingua maintes fois. Le 22 janvier 1917 à Villers-Sous-Pressy il affronta trois appareils qui menaçaient une mission photographique et poursuivit un de ses adversaires jusqu’à 500 m du sol (citation 133 à l’ordre de la 8e Armée du 18 février 1917). Ses capacités de commandement furent appréciées quand à cette époque il prit la tête par intérim de son escadrille. Le 24 juin 1917 il abattit un drachen à Gouin mais faillit bien être descendu par cinq ennemis auxquels il échappa avec son appareil criblé de balles et malgré des blessures aux jambes il parvint à se poser. Le 13 juillet 1917 il abattit un avion à Coin-Sur-Seille, nouveau succès le 23 août à Fresnes-Es-Saulnois avec un drachen et un avion, troisième victoire officielle le 17 septembre à Neufmaison et enfin victoire le 1er octobre à Champenoux (cette dernière ne semble pas avoir été homologuée cependant bien que la citation précise que l’ennemi s’abattit en flammes dans nos lignes). L’ ensemble de ses succès lui valut alors la légion d’honneur.

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Le lieutenant Hautefeuille en 1917

Le 16 janvier 1918 il prenait le commandement d’une toute nouvelle escadrille : la Spad 100. A cette époque les combats le conduisirent dans la Somme et il survolait régulièrement Hangard, son village, et pouvait voir le château familial un peu plus détruit chaque jour. Peut-on le croire lorsqu’il écrivait : « Je survole Hangard avec la même sérénité qu’un autre pays ne me rendant même pas compte que cela appartient à la famille » ? Il lui arriva même de lâcher au passage quelques rafales sur les occupants du château. C’est à une vingtaine de km de son village que son destin allait s’accomplir le 20 avril 1918. Au cours d’une patrouille dans la brume près de Montdidier il engagea le combat avec un biplace. Nul ne peut raconter ce qui suivit mais l’on vit son appareil descendre « normalement » vers les lignes ennemies. Son sort fut d’abord incertain : à 16H15 son Spad N° 2612 était tombé au nord-est de Mesnil-Saint-Georges, c’était tout ce que l’on savait. Il fut annoncé mort au mois de mai bien que son corps ne soit pas retrouvé et le 25 mai 1920 on exhumait ses quelques restes d’une tombe à 500 m de la route de Courtemanche que l’on inhumait au cimetière militaire de Montdidier.

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Leutnant Hans Martin Pippart

Il semblerait que son vainqueur ait été le Leutnant Hans Martin Pippart de la Jasta 19 qui stationnait alors à Balâtre (10e victoire). Son appareil était cependant un Fokker monoplace ce qui contredit les sources françaises. Peut-être escortait-il un biplace d’observation ? Ce brillant pilote né le 14 mai 1888 à Mannhein (Baden) totalisait 22 victoires (dont 7 ballons) lorsqu’il fut abattu à son tour le 11 août 1918 près de Noyon.

 

archives de la famille d’Hautefeuille

« La guerre aérienne illustrée » N° 44 du 13/9/1917 et N° 95 du 5/9/1918.

« The French air service war chronology » Frank Bailey et Christophe Cony, mai 2002.

Si vous disposez d’autres informations contactez Marc Pilot (pilot2@tiscali.fr)