Dès la fin des hostilités, les courageux habitants rejoignent leurs villes et villages détruits. Ils logent tout dabord dans les caves, sous des abris de fortune ou dans quelque demi-ruine rapidement retapée. Bientôt, les services de létat montent des baraquements et distribuent toile goudronnée et papier huilé qui tiennent provisoirement lieu de toiture et de vitre.
Dans les campagnes, les jardins sont nettoyés, les animaux sommairement installés. Commence alors la difficile et périlleuse remise en culture des champs, il faut combler les tranchées et les trous dobus, arracher les réseaux de barbelés, enlever les projectiles. Ensuite seulement on se préoccupe de la reconstruction des maisons qui ne débutera réellement quà partir de 1920.
Un élan de solidarité nationale et internationale sans précédent contribue alors à la résurrection du Santerre. Des communes du monde entier, des associations caritatives adoptent les villages du Santerre.
Le 10 juillet 1921, au cours dune impressionnante cérémonie à lhippodrome dAmiens, 349 communes de la Somme, la plupart situées dans le Santerre, recevaient, en présence du maréchal Foch, la Croix de Guerre. Les maires de ces villages martyrs étaient assistés dun enfant de chacune des écoles de leur commune. Le symbole était à la fois simple et superbe : la vie avait triomphé de la mort, la guerre la plus dévastatrice de lHistoire de France navait pas eu raison de lopiniâtreté des Picards et la Somme revivait.
© Santerre 14-18 2004