logo 1
logo 2
logo 3
logo 4

La Grande Guerre dans le Santerre

Mars 1918 : la ruée Allemande

L'offensive allemande " Michel " du 21 mars 1918

Le 21 mars 1918 Ludendorff déclenche la terrible offensive Michel. Au sud de la rivière Somme, la Vème armée britannique commandée par le général Gough, ne peut tenir son front face aux masses allemandes. La brèche ainsi créée entre les troupes françaises et britanniques est refermée in-extremis par l'arrivée des 1ère et 3ème armées françaises. Cependant les Allemands, progressant au delà de Montdidier, se sont rapprochés dangereusement d'Amiens, nœud de communications vital pour les alliés. Les journées dramatiques de mars 1918 permettent cependant la désignation de Foch au poste de " coordinateur " des armées alliées sur le front ouest lors de la conférence de Doullens du 26 mars.

Cliquez ici pour agrandir la photo
Camp de prisonniers allemands (mars 1918)

Cliquez ici pour agrandir la photo
Ravitaillement à Bray-sur-Somme (mars 1918)

Cliquez ici pour agrandir la photo
Convoi de blessés (mars 1918)

Cliquez ici pour agrandir la photo
Monument prés de Davenescourt élevé
à la mémoire d’un officier de l’état major
de la 1ère armée tombé le 27 mars 1918
au cours d’une reconnaissance

La prise d'un village par les Allemands en mars 1918

Cliquez ici pour agrandir la photo

 

Le village de Dancourt se situe entre Roye et Montdidier, le 27 mars 1918 des poilus livrent là un combat désespéré à un contre cinq.

Partis de la position Hindenburg, les Allemands progressent sans discontinuer depuis le 21 mars. Roye est tombé le 26 mars et Dancourt se trouve sur la ligne de front, à la jonction des 1ère et 3ème armées françaises.

Cliquez ici pour agrandir la photo
Le général Debeney

Cliquez ici pour agrandir la photo
Le général Humbert

Cliquez ici pour agrandir la photo
Vue aérienne actuelle de
Dancourt-Popincourt avec
matérialisation de la ligne de front à
l’aube du 27 mars 1918

A l'aube du 27 mars, le bataillon Mauduit (56ème division, 1ère armée, général Debeney) s'apprête à défendre le centre et le nord du village. Le commandant de Mauduit établi son PC un peu au nord de la station de chemin de fer. Au sud du village, se trouve le 19ème RI (22ème division, 3ème armée, général Humbert). Dans la nuit du 26 au 27 mars ce régiment, chassé de Roye par l'avance ennemie, s'est installé dans les anciennes tranchées françaises de Dancourt-Popincourt-Tilloloy. Au nord des positions tenues par le bataillon Mauduit, la liaison avec le bataillon Picard a été rompue à la suite d'une attaque allemande sur Armancourt la nuit précédente.

Vers 9 heures les tranchées françaises devant Dancourt sont survolées et mitraillées à basse altitude par une escadrille d'une douzaine d'appareils.

Vers 10 heures, une intense préparation d'artillerie sur toute la ligne de front annonce une attaque. Les bombardements sont particulièrement violents sur Tilloloy, Popincourt, Dancourt et Armancourt.

Cliquez ici pour agrandir la photo
Gare de Dancourt

Cliquez ici pour agrandir la photo
Eglise de Dancourt

Cliquez ici pour agrandir la photo
Le village de Popincourt, bombardé

Peu après, les Allemands attaquent les positions du 19ème, mais un réseau de barbelés caché par de hautes herbes les surprend et les bloque juste devant les tranchées françaises. Les mitrailleuses et fusils-mitrailleurs du 19ème entrent alors en action et provoquent un carnage chez les assaillants. Un instant les Allemands reculent mais des renforts arrivent sans cesse et, en dépit de pertes très élevées, l'ennemi, poursuivant son attaque, franchit l'obstacle.

Les fantassins du 19ème se battent à la grenade, au revolver et à la baïonnette pour chaque mètre de tranchée alors que l'ennemi, s'infiltrant par le bois de Tilloloy, les contourne par le sud.

Submergé par le nombre et menacé d'un encerclement définitif, le 19ème se replie sur ordre en direction de Grivillers où s'établit une nouvelle ligne de défense. Pour assurer leur retraite, les Bretons doivent s'ouvrir une brèche à la grenade et à la baïonnette.

Le commandant de Mauduit est informé du repli du 19ème à 10 heures 30.

Cliquez ici pour agrandir la photo
La ligne de front en mars/avril 1918

A la même heure, le capitaine de Novital (15ème chasseurs), dont la compagnie est établie à cheval sur la voie ferrée signale au commandant de Mauduit de multiples infiltrations ennemies. Les Allemands, utilisant le dédale de boyaux et de tranchées, s'apprêtent à tourner le groupe de maisons où se trouve le PC du bataillon, faute de grenade on ne peut stopper leur avance. Le commandant de Mauduit ordonne un léger repli et rétablit sa ligne face au sud-est.

10 heures 45, l'ennemi poursuit sa progression au sud alors que le bataillon reste sans liaison au nord où se déroule une violente attaque. A 11 heures, la position du bataillon devenant de plus en plus précaire, le commandant de Mauduit décide un repli sur Marquivillers. Des groupes de combats protègent la retraite. Dancourt est tombé !

Une partie du bataillon Mauduit, munitions épuisées, parvient à rejoindre Marquivillers, alors qu'une autre a dû refluer plus au sud, vers Grivillers, où se trouve le 69ème bataillon de chasseurs à pied et des éléments de la 22ème DI (19ème et 62ème RI).

Les pertes sont lourdes au bataillon Mauduit réduit à une cinquantaine d'hommes.

A 12 heures 15, Grivillers défendu par des unités des 106ème RI, 69ème BCP et 22ème DI, tombe à son tour. Les combats vont se poursuivre toute la journée sans empêcher la progression allemande vers Montdidier occupée le soir même.

Au titre de ses 10 jours ininterrompus de combat, le 19ème RI sera cité à l'ordre de l'Armée "Réduit de plus de la moitié par les pertes subies, fortement éprouvé par de dures fatigues, a retrouvé sous le feu toute sa valeur offensive et a pris une part brillante à l'attaque de la 38ème division sur Rollot et Mortemer".