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Le 120ème RI dans le Santerre

A la Mémoire d’Alexis Debourge, soldat du 120ème et fils du Santerre, disparu au combat à Verdun le 19 avril 1916.

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La plaque commémorative située au
dessus du portail d'entrée du château
de Péronne (devenu l'Historial).

En 1913, la guerre avec l’Allemagne se précise et le Régiment quitte ses garnisons de Péronne (2ème bataillon) et Paris pour Stenay, dans l’Est de la France.

En 1914 le 120ème est engagé à Pillon-Mangienne, à Bellefontaine en Belgique, dans la Marne et en Argonne. En avril 1915, il participe à la première grande offensive de Champagne (citation du régiment à l’ordre de l’armée), puis aux combats de la Weovre et des Eparges.

En juin 1916, après avoir connu l’enfer de Verdun, le Régiment se dirige vers le Santerre et occupe le secteur calme du Bois des Loges prés de Beuvraignes. Les Santerrois du 2ème bataillon retrouvent leur terre. Le 120ème gagne ensuite l’arrière jusqu’au 12 juillet. Il rejoint le secteur de Villers-Bretonneux où il occupe des baraquements sous bois. Le 22, sa compagnie de mitrailleuses reçoit un peloton de canons de 37, 3 sous-officiers, 3 caporaux et 32 soldats.

Au front à Belloy en Santerre

Du 23 juillet au 1er août, le Régiment cantonne plus prés du front à Proyard, puis à Chignolles. Le 2 août, il reçoit l’ordre de se placer en réserve de division, dans les tranchées allemandes récemment enlevées du secteur de Belloy en Santerre. Le terrain est absolument plat, sans arbres, et les pluies ont rendu le sol très boueux. L’ennemi bombarde le Régiment avec de l’artillerie de gros calibre, et occasionne quelques pertes. Le 16 août, la 3éme compagnie participe à l’enlèvement d’une tranchée ennemie. Le Régiment est ensuite relevé et vient cantonner à Wiencourt-l’Equipée prés de Marcelcave.

La victoire de Berny en Santerre

Le 5 septembre le 120ème monte à nouveau en premier ligne à Berny En Santerre. Le 6 septembre à 15 heures, après une préparation d’artillerie, le 3éme bataillon, passe à l’attaque du village de Berny en trois vagues d’assauts. Les deux premières vagues sont respectivement constituées par les 10 et 11ème compagnies, la 3ème par la 9ème compagnie et la compagnie de mitrailleuses.

En dépit d’un violent feu de fusils et de mitrailleuses, le bataillon s’élance d’un seul bond et pénètre dans le village, 10ème compagnie en tête. Cependant les voisins du 3éme bataillon ont moins de succès et les fantassins du 120éme se retrouve " en l’air ", les flancs exposés aux feux d'enfilade. La 10ème. compagnie procède malgré tout, au nettoyage de Berny, opération au cours de laquelle le Capitaine d’Ivoi est grièvement blessé et le lieutenant Caron tué.

La 10ème compagnie doit finalement se repliée au sud-ouest du village, l’ensemble du bataillon se contente, dés lors, de garder le terrain conquis et les différentes compagnies assurent les. Liaisons entre elles. Les deux autres bataillons sont alertés, et le soir des éléments du 1er bataillon relèvent la 10. compagnie. Le combat à la grenade continue toute la nuit.

Les perles sont lourdes : 330 hommes, dont 40 tués. La 10ème compagnie (Lieutenant Arnaud, qui reçoit la Croix de la Légion d'honneur) est citée à l'ordre de l'Armée. Le Caporal Rignal de la 11ème compagnie, est également cité à l'ordre de l'Armée.

Dans la nuit du 7 au 8, le 3ème bataillon est relevé par le 9ème bataillon de chasseurs. Les deux autres bataillons restent en ligne.

Le 9 septembre, le commandant Lecomte (2ème bataillon) reçoit l'ordre de préparer une attaque à la grenade contre la tranchée du Tip. Mais le Commandant est tué à 16 h. 30, et l'attaque n'aboutit pas. Le commandant Lecomte est le plus ancien officier supérieur du Régiment, et sa perte affecte douloureusement les hommes. Une citation à l’ordre de l’armée honore sa mémoire.

Du 10 au 15, les bombardements réciproques sont incessants. Le 17 septembre, à 14h45, après une vigoureuse préparation d'artillerie, le Régiment participe à la reprise de l'attaque générale. A 15h00, un premier barrage est enlevé, puis trois autres, alors que l'ennemi oppose une résistance acharnée à la mitrailleuse et à la grenade.

A 17h00, la 3ème compagnie (Capitaine Trinquet) atteint son objectif et fait 50 prisonniers. Elle organise un barrage et cherche les liaisons avec les compagnies voisines.

Au centre, à la même heure, la 2ème compagnie atteint les lisières de Berny et traverse les premières maisons en ruines du village. Elle est ensuite stoppée par des tirs de mitrailleuses provenant d’une maison transformée en blockhaus et située au centre du village. Un nouveau bond permet cependant aux soldats de gagner quelques dizaines de mètres de terrain. A cet instant, le caporal Colasse s'approche du blockhaus ennemi et, à travers Ies meurtrières, lance plusieurs grenades, 15 mitrailleurs ennemis se rendent, deux mitrailleuses sont capturées. La 2ème compagnie continue sa progression et traverse le village en fouillant les caves.

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Quatre soldats du 120e début 1916, Jean Martin (2ème en partant de la gauche) fut tué à l'ennemi le 16 septembre 1916 à Berny en Santerre (collection Jean-Gil Martin, petit neveu de Jean Martin)

De son coté, dés 15h30, la 1ére compagnie s'élance à l’assaut de la partie nord du village. Des mitrailleuses ennemies ne tardent pas à gêner sa progression et, elle doit finalement s'arrêter à une soixantaine de mètres de son objectif.

A ce moment, la 2ème compagnie qui occupe le centre du village, constatant qu’une contre attaque se prépare sur le front de la 1ère compagnie immobilisée, se lance à l'assaut des tranchées de départ ennemies. La 2ème compagnie fait 70 prisonniers mais tous ses officiers sont blessés et l’adjudant André doit prendre, sous le feu, le commandement. Il organise la position et les pionniers découvrent 13 Allemands terrés dans une cave.

Au soir, l’ennemi abandonne ses dernières tranchées à proximité de Berny et se replie vers Fresnes. C’est une victoire remportée au prix de 29 tués et 90 blessés ou disparus pour le 120ème. Le 1er bataillon est cité à l'ordre de l'armée, le caporal Colasse reçoit la Médaille militaire. De nombreux soldats du 120ème sont également cités à l'ordre de l'armée.

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Le monument élevé à
Berny en Santerre à la
gloire des régiments
qui ont pris part à
la libération du village.

Le 18 septembre, le Régiment et relevé, il se dirige en camions vers Sourdon-Ainval et Louvrechy où il est complété. Il remonte au front en secteur calme à partir du 14 octobre. Il quitte la Somme le 25 décembre et embarque à Longueau à destination de la Lorraine.

Il est de tous les combats jusqu’à l’Armistice et participe ensuite à l’occupation de l’Allemagne.

En 1920, le Régiment est dissout, son glorieux drapeau, en lambeaux, prend sa place aux Invalides.