Association Patrimoine de la Grande Guerre Siège social : Hôtel de Ville 60400 NOYON |
7 mars 2005 |
Comité « Éthique et Mémoire » du Bois des Loges
Madame Lisette Queyrat, co-présidente
Monsieur Pierre de Vains, co-président
Le Bureau de notre association s'est réuni mercredi 2 mars 2005, avec pour ordre du jour de tirer le bilan d'une année d'engagement et d'examiner l'opportunité de la poursuite de sa participation au Comité « Ethique et Mémoire » auquel nous avons adhéré le 5 janvier 2004.
Le présent courrier a pour objet de vous informer qu'au terme de leurs délibérations, les membres du Conseil d'Administration de notre association ont décidé à l'unanimité de se retirer du comité considérant que le protocole que nous avons signé n'est pas respecté, les travaux exécutés sur le site ne correspondant pas à l'idée que nous avons de l'éthique et du devoir de mémoire.
En effet, si nous avions dès la création du Comité « Ethique et Mémoire », mesuré les enjeux et accepté les inconvénients de notre engagement ( lequel n'a d'ailleurs pas toujours été bien perçu, à l'extérieur comme au sein même de notre association), nous avions compté que notre coopération, forte de l'apport des connaissances historiques dont vous avez bien voulu reconnaître la valeur, nous vaudrait de travailler dans un climat de confiance cordiale, aux fins de préserver au mieux les vestiges de la Grande Guerre que les travaux permettraient de mettre au jour dans le Bois des Loges.
Or, nous avons d'emblée constaté que le maître d'ouvrage ne jouait pas la transparence, pratiquant à l'égard de notre association certaines rétentions d'informations dont l'intérêt était pourtant avéré (travaux de creusement, mise en place de commission, tenue de réunions...). De surcroît, nous avons également dû nous rendre très rapidement compte que le climat de confiance au sein même du comité, condition sine qua non à son bon fonctionnement, n'existait pas. Il est en outre immédiatement apparu que les dispositions déterminées « a priori » pour nos interventions étaient inadaptées aux réalités du chantier, tant sur le plan de l'encadrement des bénévoles et de leur sécurité, que de l'intérêt réel de ces observations effectuées sur une portion de terrain ténue et dépourvue de tout intérêt historique et archéologique.
Ainsi, s'il ne peut être contesté que la société GEOMINES est tout à fait compétente en matière de sécurisation pyrotechnique, il n'en est pas de même pour ce qui est de la mise à jour des vestiges, ni des indispensables travaux archéologiques liés à leur découverte, notamment la constatation et les relevés scientifiques, dont il nous a été affirmé qu'ils avaient été pratiqués avant le « démontage » (nous préférons le terme de « destructions ») des abris découverts pendant la phase de déminage. A ce jour aucun compte rendu n'a été communiqué.
Un tel comportement conduira à rendre inutile la future campagne d'investigations de l'INRAP pour l'étude de la Grande Guerre.
Au terme d'une année d'existence du Comité « Ethique et Mémoire », il apparaît que nos remarques sont demeurées globalement sans effet, rendant ainsi inutile la présence de notre association au sein du comité.
Au total, nous avons eu le sentiment d'être considérés davantage comme des adversaires, que comme des partenaires, dont l'engagement volontaire n'a cependant jamais été autrement motivé que par le souci unique mais constant de sauvegarder les vestiges qui pouvaient l'être.
Dans les conditions que nous venons de vous exposer, vous comprendrez aisément que « Patrimoine de la Grande Guerre » ne puisse pas davantage prêter sereinement et décemment son concours aux travaux en cours.
Vous ayant ainsi explicité le motif raisonné de notre retrait, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur que cette décision est exempte de tout grief personnel.
Le Président Didier Guenaff |
Le Vice-Président |
Le Secrétaire Jean-Yves Bonnard |
© Santerre 14-18 2005