Le dimanche 14 avril 2002, une quarantaine de Britanniques liés au Queen's Own Oxfordshire Hussars ont effectué, entre Hangard et le bois d’Hourges, un pèlerinage sur les traces de leurs glorieux aînés. Ce régiment participa, le 1er avril 1918, à une des contre-attaques qui allaient briser définitivement l’offensive allemande déclenchée le 21 mars de la même année.
A l’instigation des membres de Santerre 14-18, la presse était présente. Dans son édition du lundi 15 avril 2002, le Courrier Picard relatait l’événement sous le titre " Hangard : une trentaine d’Anglais pour la mémoire et contre l’aéroport ".
Le reportage réalisé par France 3 Picardie se voyait diffusé le 14 avril au soir, le lendemain 15 avril à midi en régional puis à 13h00 le même jour en national, voici sa transcription :
France 3
Après l'Australie qui s'est déclarée officiellement cette semaine contre ce projet, les Anglais multiplient les actes de protestation. Aujourd'hui des Britanniques commémoraient une bataille de 1918 dans le village de Hangard, une commune de la Somme qui ne sera pas concernée directement par l'aéroport et pourtant le sujet était sur toutes les lèvres.
France 3
Ces auditeurs attentifs sont anglais. Ils n'avaient pour la plupart jamais vu ce petit coin de Picardie où il y a tout juste 84 ans certains des leurs se sont battus. C'était le premier avril 1918. Ce jour là des soldats britanniques repoussent l'avance de 3 compagnies allemandes qui s'apprêtent à fondre sur Amiens. Parmi eux 126 hommes d'un escadron de la région d'Oxford. Dans l'attaque 12 soldats sont tués, 47 blessés, l'oncle de cet homme fut l'une des victimes.
Un membre de la délégation britannique
On ne sait pas où est sa tombe. Il est enterré quelque part dans les environs. C'est vraiment très important que cette zone conserve sa quiétude, la construction d'un aéroport serait une très mauvaise chose.
France 3
Un avis que partage Ruth Enson, capitaine dans l'armée britannique, cadre de réserve, elle est rattachée à cet escadron de l'Oxfordshire qui s'illustra dans le bois d'Hangard et auquel appartenait son grand-père.
Capitaine Ruth Enson
Ce serait vraiment honteux qu'il y ait du bruit ici et que les tombes des soldats soient déplacées. Ce serait vraiment terrible pour nous.
France 3
Qu'ils soient Australiens, Canadiens ou Britanniques, chaque voyage en France est pour ces fervents défenseurs de la mémoire l'occasion de s'insurger contre le projet d'aéroport. Les associations françaises se chargeant de leur rappeler que leurs pays ont de toute façon leur mot à dire.
Marc Pilot
Il ya des textes fondamentaux, le traité de 1951 qui interdit de déplacer les tombes du Commonwealth sans l'accord du Commonwealth et même ce sont les membres du Commonwealth qui doivent éventuellement déplacer leurs tombes.
France 3
Chacune de ces visites est donc un élément de poids dans le combat que mènent aujourd'hui les anti-aéroports. Un élément qui espèrent ils finira par faire pencher la balance en leur faveur.
© Santerre 14-18 2004